Status Quo rockin' all over Paris
Casino de Paris, mardi 20 novembre
Je vois Status Quo en concert depuis 1982, une paille !
Trente années au cours desquelles il ne s'est jamais écoulé plus de 3 ou 4 ans
entre chaque show, ça doit donc bien en faire une quinzaine au
compteur...
Pourtant, j'ai beau chercher, je n'en vois pas de
mauvais, certains juste un peu plus faibles que les autres,
comme ce Zenith parisien de la
tournée "Thisty Work",
au milieu des années 90, ou cette apparition au Bospop
néerlandais, vers 2003 ou 2004.
Et ce Casino de Paris, alors, qu'en penser ? Que les
choses soient claires : c'est l'une des meilleures prestations auxquelles
j'ai eu la chance d'assister de la part du Quo. Avec de
dernier, il faut toujours prendre en compte deux facteurs importants :
le public doit être motivé, là, il l'était à 130%, avec une
forte représentation du fan club français, mais aussi britannique, dans les
premiers rangs ;
et le groupe doit avoir sorti un album de qualité : même
s'il ne joue en général pas grand chose (ce qui fut encore le cas cette fois,
un seul représentant de "Quid Pro Quo"), on dirait
que ça booste les musiciens d'avoir sorti un opus de meilleur niveau...
Après le début gagnant dont je viens vous parler, Rossi
prend enfin la parole pour nous souhaiter une bonne soirée,
et le groupe envoie donc la seule nouveauté,
"Rock'n'roll you", pas exceptionnel, mais
pas désagréable non plus.
Le groupe expédie ensuite l'unique autre titre à avoir
moins de 10 ans d'âge, "Beginning of the
end", autre morceau efficace mais
qui n'aura jamais autant de punch que les classiques de l'âge
d'or. Et de ces derniers, il en existe tellement à jouer que le groupe a
désormais pris l'habitude d'en fourguer quelques uns dans un long
medley. Celui de ce soir est donc composé de "What
you're proposing",
"Down
the dustpipe" (où Andy
Bown nous gratifie d'un
petit coup d'harmonica), "Wild side of
life", "Railroad", "Again and again", "Little
lady"
et "Big
fat mama". C'est toujours mieux que rien mais, à
tout prendre, je préfèrerais entendre quelques chansons en entier (style "Railroad")
plutôt que les désormais inboulonnables
de la setlist "The oriental" et "Creepin' up on you", certes
extraits du très bon "Heavy Traffic",
mais dont on se demande pourquoi le groupe les aime tant (et "Solid gold", alors, sur ce même album, c'est quand même pas de la gnognotte ?).
"In the army now" qui arrive
derrière fait toujours son petit effet puis, seule faute de goût, un solo de
batterie de 3 minutes parfaitement dispensable.
Enfin, vu ce qui arrive derrière, c'est vite oublié.
"On commence avec "Roll over lay down"
où probablement personne dans le public n'est capable de rester assis,
puis l'épuisant "Down down". Une nappe de claviers
assez planante débouche finalement sur le riff de "Whatever
you want", avant la
reprise de John Fogerty que
s'est totalement
appropriée le Quo, "Rockin'
all over the world". A ce moment,
au bout d'une heure 20 de concert, le Casino est proche du point d'ébullition.
Dommage donc que le rappel soit si court, une dizaine de
minutes où s'enchaînent "Don't waste my time", et deux
reprises de Chuck Berry, "Rock'n'roll music"
et l'inoxydable "Bye bye Johnny". Bye bye Quo, une heure et demie seulement, mais de très haute
tenue !
Source LE PARISIEN